[Rhino/1995]

Qui se souvient encore de Jimmy Castor ? Coupe afro démesurée, costard de boite trop, trop voyant et bottines pseudo-italiennes qui jettent à mort, qui pourrait se douter que derrière ce lutin black au nom grotesque se cache l’une des personnalité les plus impressionnantes et exubérantes de la scène funky américaine des années 70 ?
Avec à son actif une bonne dizaine d’albums Jimmy Castor s’est toujours partagé entre l’interprétation au saxophone de balades sirupeuses – aujourd’hui totalement indigestes – et la direction d’une extraordinaire machine à danser. Du funk, du bon vieux heavy-funk, car c’est bien de ça qu’il s’agit : des paroles complètement déconnantes – qui parlent le plus souvent d’un peuple troglodyte jurassico-primatoïdal – des rythmiques INFERNALES à couper au couteau, la musique du Jimmy Castor Bunch n’a pas d’équivalent et elle est aussi unique qu’indispensable. Ce disque, excellemment compilé, en présente un échantillon panoramique très représentatif et a le mérite de rendre enfin accessible au plus grand nombre une bonne brochette de classique depuis longtemps introuvables : du funk-rock psychédélique (marqué par Jimi Hendrix) de Troglodyte (Cave man) au disco-funk auto-parodique de Maximum Stimulation, on a droit à la totale !
Enfin, maintenant, vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenu : le Jimmy Castor Bunch, c’est vraiment de la bombe ! Et surtout, c’est à consommer sans modération.

Grandmaster DJ X (Scratch n°1 / 1996)