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Giant Shirley
[1995 / Coconut Grove]
Même si c’est son premier album, Tal Ross n’en n’est pas à ses débuts dans le métier. Il fut en effet l’un des membres de la première mouture P-Funk à l’époque où la bande à George Clinton ne s’appelait pas encore le P-Funk, et son nom - Lucius Tawl Ross, son véritable patronyme - apparaît au générique de l’album des Parliaments (Osnium 1970) et des premiers Funkadelic. Un vétéran du black-rock, vous dis-je, et la sortie de ce disque est d’autant plus surprenante qu’elle clôt une période de plus de vingt ans durant laquelle Tal n’a pas mis les pieds dans un studio !
Cet album nous fait entendre un Tal Ross qui n’a rien perdu à son art guitaristique et dont la voix, aride, désincarnée, n’est pas dénuée d’un certain feeling. Pour ce retour inattendu, il s’est adjoint les services d’une curieuse formation qui comprend Jerome Brailey, lui aussi ancien membre du P-Funk ; Aieb Dieng, habitué des productions de Bill Laswell ; et ô surprise, l’excellent guitariste Jef Lee Johnson.
A l’écoute de cet album, on a l’impression que Tal Ross a voulu banir à jamais le silence de sa musique, tant ces quatorze plages sont saturées de guitares électriques et acoustiques (il y en a dans tous les coins !) et c’est sous les impulsions percussives d’Aieb Dieng que l’ensemble retrouve un peu de sérénité. La musique oscille en permanence entre rock, funk et blues, alternant ballades et morceaux rapides. Il résulte de tout cela un album inégal, singulier et très déroutant qui se termine sur une belle reprise d’un classique de Funkadelic : Wars of Armageddon, coécrit par Tal en 1970...
Grandmaster DJ X